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Macross Plus et L'Atlantis de ma jeunesse,
deux chefs-d'oeuvre de l'animation japonaise
L'animation japonaise du 20ème siècle a vu naître des oeuvres d'une magnificence éclatante. Tous les passionnés et amoureux de l'art de l'animation et de sa particulière identité japonaise se doivent de connaître certaines d'entre elles. Aussi, deux merveilleuses créations de cette animation japonaise sont mises en valeur en ce mois de novembre.
La première,
Macross Plus (1994), ressort le 20 novembre 2024 chez
AllTheAnime dans une très belle édition collector Blu-ray. Les 4 OAV et la version cinématographique sont ainsi réunies avec pour chacune une nouvelle version originale sous-titrée, cette nouvelle traduction assurant une meilleur cohérence entre les deux ouvrages. Les OAV sont également proposées dans leur version française d'origine. Près d'une heure de bonus vidéo accompagne l'ensemble dont une interview d'
Ichirô Itano, le directeur technique ainsi qu'un autre entretien avec
Shôji Kawamori, l'auteur, storyboarder, superviseur et mecha designer de ces OAV. Le coffret contient également un art-book de 64 pages et 4 cartes couleurs.
Macross Plus, de par son histoire et ses qualités, et de part également ses créateurs (Shôji Kawamori,
Shin'Ichirô Watanabe,
Yôko Kanno et la regrettée
Keiko Nobumoto), était en quelque sorte comme un grand prélude artistique à la série
Cowboy Bebop.
Coffret Blu-ray de
Macross Plus chez AllTheAnime.
Quant à la seconde oeuvre, le film d'animation
L'Atlantis de ma jeunesse (1982), il s'offre une diffusion télévisée le dimanche 24 novembre 2024 à 21h10 sur la chaîne Mangas. Ce long-métrage proposait de découvrir le passé du pirate de l'espace, Albator, tout du moins d'en proposer une variation comme la première série du balafré en fit autant lors de deux de ses épisodes (30 et 31).
L'ouvrage bénéficiait de l'éclatante participation de
Kazuo Komatsubara au character design et à la direction de l'animation. L'élégance de son trait s'alliait à merveille au romantisme spatial et à l'idéal de liberté pour lequel agissait Albator, et qui lui fera perdre un œil et plus encore... Moult scènes y sont magnifiques : comme celle se déroulant dans la chaîne de montagnes Owen Stanley en Nouvelle-Guinée au début du métrage ou celle où l'Atlantis traverse la Mer de feu...
La chaîne Mangas proposera les dimanche suivants, toujours à 21h10, la série qui fait suite à ce film,
Albaror 84, celle-ci étant marquée elle aussi par la flamboyance du style de Kazuo Komatsubara.
Voir
Cycle Leiji Matsumoto sur Mangas.
Décès du scénariste André Jobin, dit Job, cocréateur de ''Yakari''
Le 8 octobre dernier, nous apprenions le décès du scénariste franco-suisse André Jobin, dit Job, survenu à l'âge respectable de 96 ans. Né le 25 octobre 1927 à Delémont, dans le Jura suisse, Job a commencé sa carrière en tant que journaliste pour différents médias, parfois locaux comme
Le Pays entre 1953 et 1958, puis au
Journal de Montreux et à
Construire à partir de 1959. À l'époque, la question jurassienne (le Jura est alors rattaché au canton de Berne) est au centre des débats et Job s'investit beaucoup au sein du mouvement politique Rassemblement Jurassien qui réclame l'indépendance du Jura (elle sera finalement obtenue partiellement en 1978).
C'est en 1967 que Job fait la connaissance du dessinateur vaudois Claude de Ribaupierre, dit Derib, qui revenait de Belgique où il avait commencé sa carrière en tant qu'assistant de Peyo et avait lancé avec Maurice Rosy le personnage d'Attila pour les éditions Dupuis. Job et Derib collaborent tout d'abord sur
Les aventures de Pythagore et Cie, une série jeunesse prépubliée dans les pages du
Crapaud à lunettes, un magazine pour les écoliers lancé par Job en 1964. Cette bande-dessinée met en scène un hibou grand-duc particulièrement doué pour les mathématiques - son nom fait bien entendu allusion au célèbre mathématicien grec - qui nous gratifie de ses démonstrations arithmétiques avec humour. Trois albums sortiront dans la foulée entre 1969 et 1974, dont les deux premiers en autoédition.
Après ce premier essai, le duo lancera dès 1970 le personnage qui les fera connaître à l'international : Yakari, petit sioux issu de la tribu Lakota, capable de comprendre et parler aux animaux. Passionné par les populations Natives, Derib avait ce projet en tête depuis 1964, mais ce n'est qu'à son retour en Suisse qu'il ressort le personnage de son carton à dessin. Tout d'abord prépublié dans
Crapaud à lunettes, la série fait découvrir aux jeunes lecteurs la culture Lakota tout en les sensibilisant à la préservation de l'environnement et leur faisant découvrir les différentes espèces animales du continent américain.
La série sera un grand succès dans son pays d'origine, où elle est désormais considérée comme une œuvre phare de la culture suisse. Pour les enfants du pays,
Yakari est souvent la première bande-dessinée qu'ils commencent à lire à l'école primaire. Le personnage est si populaire que les cabinets médicaux mettent très souvent à disposition un ou deux albums dans les salles d'attente. La popularité du personnage se développe également en France et en Belgique, mais aussi en Allemagne et dans bien d'autres pays européens. En 1983, le duo Job-Derib reçoit le prix Jeunesse du festival d'Angoulême pour
Yakari. Puis en 1991, le festival de Sierre lui accorde le titre de Maîtrise d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. Enfin, en 2006, le festival d'Angoulême leur décerne une nouvelle fois un prix Jeunesse, celui des 7-8 ans, pour le tome 31 de
Yakari.
En parallèle, la BD est adaptée à deux reprises en série animée pour la télévision :
une première fois en 1982 puis
une seconde fois en 2005, dans une version plus moderne et bénéficiant d'une meilleure qualité d'animation.
De leur côté, Job et Derib poursuivront leur collaboration jusqu'en 2014. Après la sortie du 38e album, Job prend sa retraite et confie l'écriture à Joris Chamblain, auteur notamment de titres pour la jeunesse comme
Sorcières Sorcières,
Enola et les animaux extraordinaires ou encore
Les Carnets de Cerise. Avec Derib toujours au dessin, il scénarise l'album 39 en 2016 puis l'album 40 en 2019. En 2020, Joris Chamblain cède finalement sa place à Xavier Giacometti, avant tout connu pour son travail dans l'animation puisqu'il a été réalisateur sur des séries animées comme
Cartouche, mais également la série Yakari de 2005 ! Assurément, notre petit Native proche des animaux et de la Nature reste en de bonnes mains.
En 2020, Job rapportait dans une interview au quotidien
Midi libre avoir l'envie d'écrire une nouvelle aventure de
Yakari et qu'il avait des idées pour un futur album. Son décès vient hélas mettre un terme à la possibilité de voir une nouvelle collaboration de ce duo mythique. C'est donc avec nostalgie et avec le plus grand respect que nous ressentons pour la carrière de Job que nous souhaitions lui rendre une ultime fois hommage.
Sortie du Light-novel Le Réveil de la déesse
Nous avions parlé dans une précédente news du festival KréAsia, qui a connu sa première édition les 7 et 8 septembre derniers. Dans le cadre de ce festival, dédié à la création indépendante et artisanale, l'association valaisanne Kissui, organisatrice de l'évènement, avait présenté en avant-première leur propre projet créatif : le light-novel
Le Réveil de la déesse. Édité à compte d'auteur, ce roman a été conçu dans un cadre collaboratif, puisque les différents membres de l'association ont imaginé chacun un personnage prévu pour apparaître dans l'histoire (son nom, sa personnalité, sa fonction) et ont proposé des idées pour développer le scénario.
Le projet a ensuite été poursuivi par Olivier Pitteloud et Camille Rosset, membres du comité de l'association. Le texte a été principalement rédigé par Camille (qui écrit des fiches pour le site Planète Jeunesse sous le pseudonyme veggie 11 depuis une dizaine d'années), secondée par Olivier qui cosigne le scénario et a également participé à l'écriture de certains passages et dialogues. Les dessins de couverture et des vignettes présentant chaque personnage principal sont de l'illustratrice française
Mariève Daumal).
L'histoire raconte comment un petit groupe d'aventuriers improvisés, qui ne se connaissaient pas particulièrement, se retrouvent impliqués dans une quête initiatique pour retrouver une déesse prétendument endormie et empêcher un désastre. Et si finalement, cette divinité n'avait jamais voulu être réveillée et cherche à se débarrasser de ces aventuriers trop curieux ? Sorte de
Chroniques des guerres de Lodoss à la sauce valaisanne - les auteurs sont tous deux originaires du canton du Valais - le récit prend ses sources dans des influences diverses, issues à la fois du folklore et de l'Histoire locale, mais également des romans de Terry Pratchett, de la Mythologie japonaise et bien entendu de l'univers du manga et des anime.
Le roman est disponible sous deux versions différentes : tout d'abord au format numérique téléchargeable sur
le site de l'association Kissui, ainsi qu'au format relié sur réservation (même lien que pour la version numérique).
L’Herbier du Druide de Pauline Berger
Il y a un mois, nous avons évoqué l'artiste
Pauline Berger (ses pages
Facebook/
Facebook) en tant qu'invitée de la toute première édition du festival
KréAsia (pour la promotion de la culture asiatique), celui-ci s'étant déroulé les 7 et 8 septembre dernier à Martigny, en Suisse. Aussi, en ce mois d'octobre, où les couleurs de l'automne se marient à la fantaisie de la fête qui le conclut, nous revenons vers cette graphiste et illustratrice franco-suisse passionnée par la mythologie celtique et qui est également auteure de bande dessinée, et ce à l'occasion de la sortie, depuis le 9 octobre, de son dernier ouvrage.
Intitulé
l'Herbier du Druide, il s'agit d'un magnifique album d'illustrations pour la jeunesse publié par les
Editions Grenouille. Comme pour sa précédente création, l'album de bandes dessinées d'héroic-fantasy
Mag Tured (éd. Le 9ème élément) inspiré d'une célèbre légende irlandaise du Moyen Âge, il a été conçu avec une grande sensibilité artistique à la tablette graphique.
Sous couvert de la fantasy, genre auquel Pauline est particulièrement attachée, cet herbier propose une découverte de la Nature au travers du journal tenu par un jeune druide, celui-ci traversant une forêt à la recherche de la Mandragore. Au cours de ses excursions, le jeune homme découvre nombre de végétaux et êtres enchantés qu'il représente dans son journal en les dessinant avec quelques descriptions (la page de gauche étant destinée pour ces dernières et la page de droite pour la représentation graphique). Les jeunes lecteurs et lectrices découvrent ainsi arbres, plantes et insectes mais aussi gastéropodes, mousses et lichens, ou encore des trolls, des lutins et des fées.
C'est avec une extrême douceur, dans un style très mignon mais respectant la morphologie des petits êtres, qu'au travers de la découverte du vivant et de créatures magiques, Pauline sensibilise son jeune lectorat aux plantes mais aussi aux êtres vivants de la forêt, de ceux méconnus ou mal-aimés et à l'importance de leur existence. Elle se sert ainsi de la fantasy pour évoquer le réel qui est tout aussi extraordinaire que des histoires imaginaires. Pour exemple, elle représente un petit cloporte qui se tient debout sur ses deux petites pattes arrières, ses petits pieds dans des petites bottines et avec un petit brin d'herbe dans la bouche, et toutes ses autres petites pattes/mains sont occupées avec des outils pour jardiner ! Elle souligne ainsi, en plus que de l'expliquer dans son texte joliment écrit et coloré par quelques notes amusantes, que ce petit insecte – plus précisément un crustacé – est en réalité tout aussi précieux qu'un ver de terre qui permet une meilleur aération et irrigation de l'humus, son activité permettant à la terre de mieux vivre, en lui donnant une plus grande fertilité tout en jouant sur le renouvellement des sols.
Pauline nous en dit encore un peu plus sur la conception de cet ouvrage : «
l'Herbier du Druide est pour un public enfant avant tout. J'ai choisi un style graphique qui me semblait correspondre pour eux. Et pour ce qui est de l'usage de la tablette, la raison est très pragmatique ; mes enfants étaient petits lors de la création de
Mag Tured et de
l'Herbier du Druide, il m'était impossible de laisser trainer de la peinture ou de l'encre sur une table, voilà pourquoi je dessinais en digital pendant cette période. Maintenant qu'ils sont plus grands, je retourne au "tradi", je suis actuellement en train de réaliser deux albums, un à la gouache, l'autre à l'aquarelle. Pour revenir à
l'Herbier du Druide, à l'intérieur, les créatures sont fait 100% en digital et les effets également, c'est la magie des tablettes, maintenant, on peut vraiment faire croire à du "vrai" ».
Notons qu'en plus de la gouache et l'aquarelle, Pauline fait aussi des merveilles à l'encre noir et que son travail sur les couleurs de cet
Herbier du Druide est magnifique, à tel point que celles-ci imprègnent notre regard et que l'on ressent la vivifiante magie qui se dégage de la nature végétale et vivante de ce monde forestier qu'elle représente.
Pauline évoque également pour Planète Jeunesse les univers qui l'inspirent : « J'aime plusieurs séries qui n'ont rien à voir avec l'ambiance graphique de cet album, j'ai été bercé par des animes de science fiction, les séries
Gundam notamment dont j'étais une grande fan adolescente et qui étaient pour moi un formidable divertissement. Je pense que les histoires de grandes guerres m'ont toujours passionnées, peu importe le genre. D'où ma grande passion pour l'univers de Tolkien également. J'ai une grande admiration pour les héros/héroïnes qui dépassent leurs intérêts personnels pour ceux du plus grand nombre quitte à aller au sacrifice personnel. Cela va à l'encontre de l'individualisme que nous pousse à cultiver notre société. L'attrait pour la fantasy est venu par les livres, Tolkien donc, mais aussi la série de
l'apprenti Epouvanteur,
Narnia,
Eragon et
l'Assassin Royal (liste non exhaustive !) Je retrouvais dans l'étude de l'Histoire et des mythologies le même plaisir que dans la lecture des livres de fantasy. Je suis tombée sur les légendes celtiques un peu par hasard, en creusant les références de Tolkien. Dans ces mythes j'y ai retrouvé ces histoires de grandes batailles et la magie du genre fantasy ».
A l'occasion de la sortie et du vernissage de ce joli livre
l'Herbier du Druide dont le titre est écrit en lettres d'or sur la couverture, et avec Annick Vermot directrice des lieux (également artiste), Pauline sera présente à la libraire
Zalactorée, la planète BD (son
Facebook) à Martigny (en Suisse), le samedi 26 octobre 2024 à partir de 14h00 et ce notamment pour une séance de dédicaces. Seront également proposés expositions, boissons et des cadeaux pour les enfants ! Nul doute qu'en cet automne, de petits apprentis druides vont apparaître dans les campagnes de Suisse et de France à la recherche de la Mandragore et de bien d'autres choses encore...
MANGA'P, la petite convention de Gap
Ce samedi 19 octobre 2024, de 10h00 à 18h30, a lieu à Gap (Hautes-Alpes), au Quattro (lieu culturel et salle de spectacle), la convention MANGA'P (entrée libre et activités gratuites). Lors de cette 12ème édition (la dernière a rassemblé quelque 3 000 visiteurs) seront proposés de nombreux ateliers tout au long de la journée : cosplay, dessins avec l'association Tsukino's Art et chorale japonaise avec l'association Warabe Uta. Des tournois de cartes auront également lieux (Pokemon, Star Wars Unlimited, Yu-gi-oh). Le fameux concours de cosplay, lui, aura lieu à 16h00.
Parmi bien d'autres activités, il y aura un petit show de KPOP proposé par l'Association Corée Graphie, ainsi qu'un concert interactif animé par Mareen Crazy Teacher (une institutrice de Gap). Quelques artistes (et autres créateurs) seront de même présents : Fabien Moia et David Litizi (Vik & Black), auteur et illustrateur du manga français
Revenge Soul publié chez Komics Initiative, ainsi que l'artiste/auteur indépendant et multidisciplinaire Thomas Coisne alias
Tomc. Ce dernier, aussi à l'aise aux crayons qu'aux pinceaux, fera le portrait façon manga des visiteurs le désirant. Pour plus de détails, voici le
programme de cette sympathique convention.
Merci à
Laurice des
Amis de Récré A2 pour l'information !