Gokinjo, une Vie de Quartier

Mikako Koda, âgée de 17 ans, est une étudiante de première année à la Yazawa Gakuen (Yazagaku de son nom court), une académie de Tokyo où notre héroïne étudie le design de mode. En effet, depuis toute petite, son rêve est de devenir styliste et de lancer sa propre marque. Son ami d’enfance et voisin, Tsutomu Yamaguchi, s’est lui aussi inscrit à la Yazagaku. Tsutomu est très populaire auprès des filles en raison de sa ressemblance avec un chanteur à la mode, Ken Nakagawa, et il sort d’ailleurs avec l’une des élèves, Mariko Nakasu. Celle-ci est très belle si bien qu’elle a été surnommée Body-ko (body girl). Mikako est très jalouse de cette relation et réalise petit à petit qu’elle a des sentiments pour Tsutomu. Or, ce dernier n’est pas insensible à son charme, d’autant plus qu’il s’est inscrit à Yazagaku pour être près de Mikako !

Autour de ce triangle amoureux gravitent d’autres personnages : Mai Ota, spécialisée dans la confection de peluches, Risa Kanzaki, qui souhaite créer des vêtements pour enfants, Yûsuke Tashiro, un motard très doué pour le dessin et Jirô Nishino, habile pour la programmation informatique. Tous ensemble, ils forment le club Akindo qui leur permet de laisser court à leur créativité et de créer des objets divers qui seront vendus lors du marché aux puces. Mais notre petit groupe va vite découvrir qu'il n'est pas évident du tout d'arriver à vendre ses créations...

Gokinjo, une Vie de Quartier (Gokinjo Monogatari en VO) est le premier anime dérivé d’un manga d’Ai Yazawa, avant Nana et Paradise Kiss. Le manga d’origine a été édité au Japon de 1995 à 1997 (1998 pour les tomes reliés) et compte 7 volumes. Il a été publié en France aux éditions Delcourt de 2004 à 2005. C’est une comédie romantique mais qui laisse beaucoup de place aux relations amicales ainsi qu’à l’univers de la mode. Le manga n’étant pas terminé lors de l’adaptation en anime, les scénaristes ont inventé des événements inédits dans la seconde moitié de la série, comme le fait que Mariko quitte l’école de mode pour entrer dans le monde du travail.
A noter que des personnages de Tenshi nanka janai (Je ne suis pas un ange), le précédent manga d’Ai Yazawa (uniquement adapté en OAV) apparaissent brièvement : il s’agit des héros Midori et Akira qui sont ici des clients du marché aux puces, mais aussi Ken, un chanteur qui est mentionné dans Gokinjo Monogatari car Tsutomu lui ressemble beaucoup. Ai Yazawa aime particulièrement relier ses œuvres entre elle et c’est ainsi que dans Paradise Kiss figureront la sœur de Mikako (Miwako) et le fils de Risa (Arashi).

Le design de la mangaka est relativement bien transcrit dans l’anime mais on sent que celui-ci n’a pas disposé d’un énorme budget et la qualité de l’animation est très moyenne. La série semble d’ailleurs pouvoir venir tout droit des années 70, même si ce côté rétro semble être un parti pris de l’équipe technique. Et en effet, cela lui conférence un look caractéristique qui le distingue bien des productions de la même époque.
Ce sont surtout les personnalités très diversifiées des personnages qui font le sel de l’anime, plus que les intrigues qui sont assez classiques (beaucoup de malentendus amoureux !) : rien que les 4 personnages féminins principaux sont très différents entre la volcanique Mikako, la très douce Mai, la mature Risa et la pas si superficielle Mariko. Chaque téléspectatrice pourra se reconnaître dans l’une des 4. Les personnages masculins sont un peu plus fades mais attachants tout de même. L’autre intérêt de l’anime c’est de voir les personnages évoluer dans une école de mode, apprendre leur futur métier et réfléchir à comment devenir rentable. Cela change des lycées classiques des autres séries romantiques !

A noter qu’il existe un film d’animation de 30 minutes réalisé en 1996 qui n’est sorti au Japon qu’en VHS.
L’interprète du générique de début et des deux génériques de fin, Rumi Shishido, est également la seiyû (voix japonaise) de Mikako.
L’école de mode où étudient les protagonistes s’appellent Yazawa, comme le nom de famille de la manga Ai Yazawa. Précisons toutefois qu’il s’agit d’un nom de plume et que ce patronyme vient du chanteur Eikichi Yazawa dont Ai Yazawa était fan à l’époque.