Lupin III : TVFilm 19 - Kiri no Elusive

Sur l’île de Kiritappu, au large d’Hamanaka (Hokkaïdo), Lupin III et sa bande recherchent un trésor antique caché dans les profondeurs, réputé pour son mythe selon lequel il permettrait des voyages temporels.
Surgit alors l’inspecteur Zenigata et son armée de policiers, prêts à épingler le célèbre cambrioleur ! Alors que Lupin, Jigen et Goemon tentent d’échapper aux voitures de police, des conducteurs disparaissent mystérieusement et nos héros sont attirés vers un épais brouillard. C’était une manœuvre de Kyosuke Mamo, un savant qui a rendu possible le voyage à travers le temps grâce à une machine volante et qui nourri une haine sans borne envers notre héros.
Il envoie nos trois comparses cinq cents ans en arrière, toujours à Kiritappu mais à l’époque Sengoku. Ils découvrent un pays en guerre ou deux clans s’affrontent : La Maison de la Lumière, dirigé par la jeune reine Iseka, et la Maison du Nord du roi Eshika.
Livrés à eux-mêmes dans une époque qui n’est pas la leur, nos trois héros vont devoir prendre part à ce conflit et percer à jour le secret entourant le trésor. Ils auront à faire avec deux armées convoitant le magnum de Jigen, les noirs desseins du mystérieux Mamo, Ofumi, l’ancêtre tout aussi cupide de Fujiko, ainsi que l’inspecteur Zenigata, qui s’est retrouvé malgré dans cette époque passée...

Le 19ème téléfilm de Lupin III/ Edgar détective cambrioleur a une aura particulière, puisqu’il commémore le quarantième anniversaire de la naissance du gentleman cambrioleur dans les pages du magasine Manga Action (édité par Futubasha).
Pour l’occasion, le téléfilm est conçu en haute définition et l’action se passe dans l’authentique lieu de naissance de l’auteur du manga, Monkey Punch, à savoir Hamanaka dans l’île d’Hokkaïdo. De plus, un ennemi bien connu des fans de la saga refait surface, en l’occurrence le voyageur temporel Kyosuke Mamo, apparu dans le treizième épisode de l’iconique première série (et qui n'a rien à voir avec le Mamo du tout premier film). C’est la première fois qu’un antagoniste antérieur est utilisé dans un téléfilm annuel, bien que son histoire soit radicalement différente et que nos héros ne le reconnaissent pas.
Il faut noter qu'une OAV produite en 2002, Return of Pycal, a également repris un ancien ennemi de Lupin : le terrifiant Pycal et ses pouvoirs destructeurs.
Enfin, Yasuo Otsuka, animateur au combien illustre de la saga (et en quelque sorte le second père de Lupin), fut invité à animer une séquence de Eye Catch, les petites animations qui marquent le début et la fin d’une coupure publicitaire dans les séries animées japonaises.

Si le téléfilm souffre d’une réalisation manquant d’ampleur, il se révèle très distrayant. Lupin et sa ruse légendaire et Jigen sont fidèles à eux-mêmes, et il est rafraîchissant de voir Goemon dans un rôle plus important, l’intrigue se déroulant dans une époque ancienne lui permettant de se sentir impliqué dans le conflit frappant l’île de Kiritappu. Si Fujiko est laissée de côté afin de mettre à l’honneur son aïeule, en revanche le brave inspecteur Zenigata fait acte de présence dans un scénario ou il est pratiquement ignoré, et ce bien qu’il effectue lui aussi le voyage avec Lupin dans le passé. Les nouveaux personnages sont également efficaces et bien écrits.
Rythmés par les somptueuses musiques de Yuji Ohno, les scènes d’actions et les rebondissements sont au rendez-vous, et le téléfilm ne manque pas d’humour, en particulier à travers le personnage de Mamo, qui perd l’aura spectrale qui avait marquée sa précédente apparition pour adopter un angle guignolesque assumé par les scénaristes.
Le voyage dans le temps (et ses conséquences) est un thème qui fut déjà évoqué à travers la saga et il est intéressant de voir nos protagonistes évoluer dans un Japon ancien, bien qu'il puisse y avoir quelques incohérences ou des points manquant de développement.

Sans être le meilleur téléfilm de la saga, Elusiveness of the Fog en est une sympathique itération, mettant les personnages dans une situation inédite et peu explorée dans la licence. Il faut noter que l'équipe du studio Telecom s'est fait plaisir en incorporant des références assez discrètes tout au long du film.