Fiche technique
Nom original | Titanic : La leggenda continua… |
Origine | Italie |
Année de production | 2000 |
Production | Titanic Cartoons |
Durée | 70 min (dont 13 pour le générique de fin !) |
Auteur | Camillo Teti |
Réalisation | Camillo Teti |
Production | Gian Paolo Brugnoli, Marco Scaffardi, Camillo Teti |
Producteur associé | Daniele Lorenzano, Marco Colombo |
Scénarii | Camillo Teti |
Animation | Italo Marazzi, Carlo Panerai, Giuliano Cenci, Alessio Bini, Rossella Del Turco, Valeria Pronti, Flavia Confaloni, Salahattin Akbulut, Andrea Minella, Fabio Bianchini, Valentina D'Orsi |
Chara-Design | Simona Bonivento, Sabrina Leone |
Direction de l'animation | Antonella Stellacci |
Direction artistique | Oliviero Murru |
Décors | Francesca Carabelli, Sonia Scaramella, Donato Fierro, Sabrina Alessandrini, Elisa Romagnoli, Simona Pompa, Mario Labieni, Luca Labieni, Beatrice Luchetti |
Musiques | Matt McGuire |
Direction de doublage | Martin Brieuc |
Synopsis
Accompagnant sa méchante marâtre et ses vilaines demi-sœurs qui la traitent comme une servante, Angelica embarque sur le Titanic, espérant retrouver un jour sa vraie mère (qu’elle ne connaît qu’à travers le portrait qui figure dans le médaillon qu’elle garde précieusement).
Au même moment, embarque William, jeune homme de bonne famille, avec sa nourrice et son secrétaire Gaston (un séducteur français tombé sur le médaillon d’Angelica et sous le charme de la chanteuse Molly qui office sur le paquebot).
Mais pendant ce temps, Corynthia (une cruelle diablesse voleuse de bijoux) flanquée de ses deux complices maladroits s’invite parmi les passagers et compte bien commettre quelques larcins. Heureusement, l’inspecteur Sam Bradbury est aussi du voyage…
Durant la traversée, Angelica et William tombent amoureux au premier regard, Gaston parvient à charmer Molly en lui offrant le fameux médaillon, les voleurs tentent de voler tant bien que mal, un épagneul breton joue les entremetteurs entre deux âmes fauchées pendant qu’un chien rappeur et des souris juives organisent une fête mexicaine dans les soutes du Titanic.
Angelica récupérera-t-elle son médaillon ? L’amour peut-il triompher ? Quel terrible destinée attend donc nos (trop nombreux) héros ?
Commentaires
Producteur et réalisateur de cinéma bis, Camillo Teti a œuvré dans le domaine de la comédie, du film de guerre et de la science-fiction durant deux décennies avant que sa carrière ne connaisse un frein avec la fermeture progressive des salles de quartier dans les années 1990. La sortie du film Titanic (1997) de James Cameron l’amènera à revenir sur le devant de la scène en écrivant et réalisant un dessin animé – son tout premier – autour du fameux paquebot. En parallèle, le producteur Orlando Corradi, à la tête de la société Mondo TV, livrera de son côté un long-métrage animé intitulé La Légende du Titanic, sorti en 1999 ; le film de Teti sortira un an après et sera conspué par la critique et le public, ce qui n’empêchera pas son réalisateur de signer un second long-métrage de dessin animé en 2006 (Yo-rhad, un amico dallo spazio) avant d’arrêter le cinéma définitivement à l’issue de la coproduction de L’Arche de Noé de l’argentin Juan Pablo Buscarini.
Outre l’histoire d’amour semblable à celle du film de James Cameron, les spectateurs les plus attentifs auront remarqué d’autres références tirées de grands succès en dessin animé de Walt Disney (Cendrillon, Les 101 Dalmatiens, Les Aristochats, La Belle et la Bête, La Petite Sirène) et de Don Bluth (Anastasia, Fievel et le Nouveau Monde). Dans le souci d’offrir aux enfants un environnement rassurant au sein d’une tragédie historique, Camillo Teti déploie avec générosité des personnages aux traits familiers pris dans une succession de péripéties en tous genres, donnant au Titanic l’image d’un monde à part entière, en témoigne la présence d’un chien rappeur, touche de modernité apte à fédérer les jeunes générations. Et cette générosité s’inscrit dans le cadre d’une mise en scène défiant les règles les plus élémentaires de la cinématographie, où les erreurs de raccord le disputent à un éclatement de l’espace scénique, contribuant à maintenir une attention de tous les instants. Quant à l’animation, celle-ci met en valeur son éventail de possibilités par la largesse de son chara-design, entre réalisme fade d’un dessin animé en direct-to-video, caricature à la simili-Disney et style cartoon outrancier, le tout avec une gestuelle en accord avec leur graphisme. Titanic, la légende continue s’offre ainsi comme un orchestre où chacun jouerait sa propre partition sans tenir compte de l’ensemble, où chaque scène, chaque plan est considéré avec appréhension et constitue une nouvelle surprise.
D’une durée initiale d’1h23, le film fut ramené dans son montage américain (auquel nous avons eu droit en DVD) à 1h10. Ou plus exactement à 57 minutes si l’on souhaite exclure le générique de fin d’une durée audacieuse de 13 minutes à base de scènes répétées du film. Toutefois, ce tassement de la dramaturgie n’appauvrit pas l’œuvre de Camillo Teti ; au contraire, il la sublime. Assassinant allègrement les dernières notions de mise en scène encore présentes dans la version d’origine, le film propose un montage anarchique accentuant les aspérités du récit mené à un rythme épileptique, haché par la grâce du fondu au noir et du plan général du Titanic en 3D d’époque. Fidèle à l’esprit de surenchère du réalisateur, ce nouveau découpage mobilise des images répétées, ralenties et inversées, extrayant ainsi toute la substantifique moelle du scénario et de son histoire d’amour réduite à sa plus simple expression (un regard échangé et une main touchée). De plus, le passage du format 4/3 au format 16/9 propose une image tronquée, offrant un sens de la composition des plans à la mesure de l’entreprise générale. Concernant la bande-son, la musique originale de Detto Mariano à base de synthés est remplacée par celle, plus orchestrale, de Matt McGuire qui outre le rap (Party Time) et la musique mexicaine (Mucho Gusto) nous propose la chanson romantique Holding Me à pas moins de trois reprises afin de s'assurer de l’élever en hymne au même titre que My Heart Will Go On de Céline Dion. Des bruitages plus cartoonesques ont également été rajoutés pour renforcer les gags.
Aboutissement ultime du dessin animé d’exploitation visant non pas à offrir aux enfants une expérience émotionnelle à part entière mais bien à les distraire au sens pur du terme, à savoir occuper leur attention par des personnages qui braillent et s’agitent et par des éléments signifiants usés jusqu’à la corde, fascinante démonstration métaphysique prouvant que la suraccumulation peut déboucher sur un gigantesque vide, Titanic, la légende continue est une œuvre unique, à la dimension chaotique proprement vertigineuse.
Ou alors le film d’animation le plus incroyablement mauvais des années 2000, au choix.
Merci au forum Doublage Francophone pour l'identification du cast VF.
Doublage
Voix françaises (Studio L'européenne de doublage) :
Véronique Volta | Angelica Pickering (incertain) |
Tony Marot | William, la souris mexicaine |
Dolly Vanden | Maxie, Barbara Wonderplank |
Michel Modo | Jeremy McFlannel, le père de Maxie, Fritz |
Danièle Hazan | Gertrude Pickering, Victoria |
Marie-Laure Beneston | Bernice Pickering, la mère de Maxie, Rhoda Wonderplank |
Anne Rochant | Corynthia, Nanny |
Daniel Lafourcade | Kirk, Sam Bradbury |
Michel Tugot-Doris | Dirk, capitaine Smith |
Olivier Rodier | Gaston |
Martin Brieuc | premier officier Stockard |
Natacha Muller | Hortense Pickering, Winnie, la dalmatienne (incertain) |
Yann Le Madic | Hector, le dalmatien, Tigre, le steward |
|
|