Batman : Contes de Gotham

Play-boy milliardaire le jour, justicier masqué la nuit, Bruce Wayne traque sans relâche les criminels de Gotham City sous l'identité de Batman. Dans sa quête, il peut compter sur l'aide de son fidèle majordome Alfred mais aussi sur les gadgets concoctés par Lucius Fox ou encore sur le soutien du commissaire de police Jim Gordon. De nombreuses histoires ont été tirées des exploits de celui qu'on appelle aussi le Chevalier Noir !

#1 J'ai un truc de ouf à vous raconter

Un groupe de jeunes enfants se retrouvent après que chacun d'entre eux ait croisé le chemin de Batman alors qu'il était aux prises avec un mystérieux criminel, l'Homme en Noir. Chacun des jeunes témoins va à tour de rôle raconter son histoire, de façon plus ou moins romancée !

#2 Tirs croisés

Crispus Allen et Anna Ramirez, deux officiers de police, sont chargés d'escorter jusqu'en prison un criminel fraîchement arrêté par Batman qui n'est autre que Jacob Feely (alias l'Homme en Noir). Si Ramirez voit d'un bon œil l'action du justicier, ce n'est pas le cas d'Allen. Mais les deux policiers n'ont pas le temps d'en débattre longuement car sur le chemin du retour, ils se retrouvent pris entre deux feux dans une fusillade entre deux gangs rivaux dirigés par Salvatore Maroni et le Ruskoff. C'est alors que Batman surgit pour mettre fin au conflit !

#3 Test en conditions réelles

Lucius Fox vient de mettre au point un appareil pouvant émettre un champ magnétique suffisamment puissant pour dévier les balles. Il n'en faut pas plus à Bruce Wayne pour rajouter ce gadget à ceux de Batman et lorsque Maroni et le Ruskoff se livrent à une énième fusillade, l'occasion est toute trouvée pour tester le nouvel appareil et potentiellement en constater les failles !

#4 Aux confins des ténèbres

Au cours d'une soudaine émeute survenue dans une cathédrale, le cardinal O'Fallon est enlevé par une mystérieuse créature mi-homme mi-lézard. Le commissaire Gordon accepte l'aide de Batman qui part sur la piste du monstre, qui n'est autre que le terrible Killer Croc, agissant pour le compte du docteur Jonathan Crane, alias l'Épouvantail !

#5 Gérer la douleur

Grièvement blessé, Batman se remémore diverses expériences liées à la souffrance. Comment il constata le calvaire des mutilés de guerre mais aussi comment il fit la rencontre de Cassandra, qui lui apprit l'art de contrôler sa propre douleur.

#6 Le Tueur à gages

Floyd Lawton est un tireur d'élite exerçant son art dans divers assassinats rémunérés, qu'il effectue sous le nom de Deadshot. Lorsque sa prochaine cible n'est autre que le commissaire Gordon, Batman se décide à neutraliser le tueur et pour ce faire, l'aide de son majordome Alfred sera des plus précieuses !

Cette adaptation de l'univers de Batman est le troisième film de la collection DC Universe Animated Original Movies, après Superman : Le Crépuscule d'un dieu et La Ligue des Justiciers : Nouvelle Frontière. D'une façon similaire à Animatrix, il se décompose en plusieurs séquences, plus ou moins liées scénaristiquement (elles peuvent toutefois tout à fait s'apprécier de façon indépendante), chacune d'entre elles ayant été signée par un réalisateur et un scénariste différent avec divers studios d'animation (dont Studio 4°C et Madhouse, qui avaient déjà travaillé sur Animatrix).
Durant la promotion, il fut annoncé que ce long-métrage se déroulait entre le film Batman Begins (réalisé par Christopher Nolan, avec Christian Bale dans le rôle principal) et la suite de ce dernier, The Dark Knight, alors en production. En définitif, il devient hasardeux de placer le film qui nous concerne dans la même continuité que ceux de Nolan (notamment parce que le manoir Wayne n'est pas encore reconstruit dans The Dark Knight !), tout juste pourra-t-on le considérer comme une suite alternative à Batman Begins. Notons qu'on retrouve ici au générique les producteurs Emma Thomas et Michael E. Uslan ainsi que le scénariste David S. Goyer, tout trois également à l'œuvre sur les films de Nolan.

L'aspect très "japanimation" de cette production a pu dérouter certains spectateurs, certains styles graphiques utilisés s’avérant surprenants (notamment sur la toute première séquence). D'autres apprécieront ce dépaysement dans une franchise vieille de plus de 75 ans maintenant ! DC Comics n'en restera pas là, et mettra en chantier en 2017 un manga signé par Shiori Teshirogi (mangaka de Saint Seiya : The Lost Canvas) intitulé Batman & Justice League. Un autre film d'animation nippon, Batman Ninja, a également vu le jour en 2018.
Le film se distingue également par son côté "cru". Il faut dire qu'aucune production animée estampillée Batman n'avait à l'époque été aussi libre côté violence et ce long-métrage sera d'ailleurs interdit au moins de 13 ans aux Etats-Unis (ce qui n'était jusqu'alors arrivé qu'avec la version non-censurée du Retour du Joker).

La distribution vocale, en VO comme en VF, s'émancipe totalement des films de Christopher Nolan (ce qui là encore rend difficile l'inclusion de ce long-métrage dans leur continuité). Côté américain, Kevin Conroy reprend son rôle mythique de Batman (qu'il tient régulièrement depuis la série animée de 1992). David McCallum y interprète pour la première fois Alfred, qu'il retrouvera dans Le Fils de Batman et Batman vs. Robin. Les autres comédiens sont des habitués des productions animées DC, on retrouve par exemple George Newbern (l'une des voix de Superman, notamment dans La Ligue des Justiciers), qui fait ici la voix de l'Homme en Noir. Notons pour l'anecdote que la production avait d'abord pensé à utiliser un autre comédien que Kevin Conroy pour les segments où Batman dispose d'une apparence plus juvénile et moins épaisse (comme c'est le cas dans la version japonaise où Tesshô Genda, voix nippone habituelle du personnage, cède sa place à Shinichiro Miki sur ces passages). Mais Conroy parvint à convaincre les producteurs qu'il pouvait assurer le rôle sur toutes les parties du long-métrage, quelque soit le design du personnage.
Côté français, le film n'a été doublé qu'au milieu des années 2010, et on y entend les voix habituelles de cette époque pour Batman (qui retrouve Adrien Antoine comme souvent depuis la série animée de 2005) et le commissaire Gordon (dans ce cas présent, ce fut même l'une des dernières prestations du regretté Jean-Claude Sachot). Alfred est exceptionnellement doublé par Patrick Osmond (qui était ironiquement la voix de Batman dans les films de Tim Burton !) tandis que Jean-Jacques Nervest retrouve entres autres les personnages de l'Épouvantail et de Lucius Fox, qu'il avait déjà doublé dans la série animée de 1968 pour le premier et dans quelques épisodes de celle de 1992 pour le second. On regrettera le choix curieux d'avoir donné à Deadshot une voix différente selon qu'il soit en costume ou en civil !

Le film n'a toujours pas été distribué comme il se doit chez nous. Il était inclus dans l'édition collector du jeu vidéo Batman: Arkham City en 2011 mais sans qu'il soit pourvu d'une VF ni même de sous-titres français ! Il a été diffusé sur Toonami le 11 février 2017 (soit plus de 8 ans après la finalisation du long-métrage !) dans une version hélas censurée, comme c'est souvent le cas sur cette chaîne.