Fiche technique
Nom original | Kage-e Mukashi Banashi (影絵むかし話) |
| Histoires d’autrefois en ombres chinoises |
Origine | Japon |
Année de production | 1976-79 |
Production | KakashiZa, TBS |
Nombre d'épisodes | 65 x 10 minutes (ou 5 x 13 x 10 minutes) |
Réalisation | Yasutaka Fuji |
Scénarii | Yasutaka Fuji 1-4, 30, 32, 36, 49, 50, 53-65, Ichirô Wakabayashi 5-9, 12-15, 17-21, 23, 24, 27-29, 31, 33-35, 37-48, Ao-Natsu Ito 10, 11, Umihiko Ito 16, 22, 26, Sakae Hirosawa 25, 52, Kanemi Maeda 51 |
Adaptation française | Yves Josso |
Synopsis
C’est parmi les plus célèbres contes japonais tels ceux de Momotarô, d’Urashima Tarô ou celui de la princesse Kaguya, en passant par ceux de la grue reconnaissante, de la bouilloire qui est en fait un tanuki ou encore du moineau à la langue coupée, qu’en cette série nous est conté cinquante neuf d’entre eux.
Commentaires
Contes, légendes ou fables sont ici exposés en une série d’animation faite d’ombres chinoises animées avec des personnages dont les silhouettes ont été découpées. Si l’importance de la forme et ses qualités artistiques sont des plus marquantes (finesse des silhouettes et de leurs mouvements, ou encore la délicatesse des décors), le verbe a lui aussi son importance, tout comme celui qui le souffle. A cet égard l’adaptation française du texte est signé par l’écrivain Yves Josso (1938-), grand ami de François de Roubaix, qui retranscrit avec une certaine distinction le langage d’origine tout en adaptant une grande partie du vocabulaire ; pour exemple le « tanuki » se transformant en bouilloire devient dans la version française un blaireau, animal qui de par une légère ressemblance avec le chien viverrin prête maladroitement à confusion avec celui-ci, cette transposition pouvant ce concevoir en 1979, le tanuki étant quasiment inconnu en France malgré une première apparition de l’animal sur le territoire à partir de 1975.
La production de cette oeuvre conçue par la compagnie théâtrale Kakashiza (Gekidan Kakashi-za) se termine en 1979, l’année où décède Yasutaka Gotô (1926-1979), le créateur de ce théâtre des ombres. Kei Gotô (1955-), son fils, qui réalise la série Les Contes de Grimm (1980-81) également diffusée en France, prend peu après la relève et dirige encore la compagnie en 2015 comme sa mère Isoko Gotô (1931-) qui participe à la direction de la troupe depuis sa création en 1952.
On notera pendant cette période, une autre série produite en 1978 par la compagnie théâtrale Kakashiza (la deuxième alors que la série des Contes du folklore japonais n’est pas encore terminée). Celle-ci dont les 26 épisodes sont entièrement scénarisés et dirigés par Yasutaka Gotô adaptait les fables d’Esope, mais hélas au contraire des deux précédentes citées, elle restera inédite en France.
Cette série – comme celles sur les fables d’Esopes et les contes de Grimm qui suivront – est diffusée à la télévision japonaise sur TBS, le samedi, de 1976 à 1979, dans un programme lui étant dédié et intitulé Chiyotarô kodomo gekijô (Le théâtre de l’enfant Chiyotarô), ce titre faisant référence au sponsor de l’émission, à savoir la compagnie d’assurance Chiyoda (Chiyoda Mutual Life). Elle se verra même recommandé au Japon par le Conseil centrale de la protection de l’enfance (Chûô Jidô Fukushi Shingikai) du ministère de la Santé et de la Prévoyance social (actuel ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être), ce dernier ayant fait de même pour une série historique de la télévision japonaise adaptant également des contes japonais, mais en plus grand nombre, à savoir la célèbre Manga Nihon Mukashi Banashi (Group TAC, 1975-95). On notera également que sa production n’est pas tout à fait terminée qu’elle est distribuée dans une dizaine de pays dont l’Italie en 1979 sous le titre Racconti giapponesi.
En France, sa première diffusion sur FR3 fut accompagnée en 1980 par la publication d’un ouvrage intitulé Les Contes du folklore japonais en un album jeunesse reprenant quelques histoires et des illustrations issues de la série, ce aux Éditions Pronoia dans la collection « Enfance » (avec Cinévision, producteur de la version française de cette série qui avait précédemment produit la version française de la série japonaise La Légende des chevaliers aux 108 étoiles).
Cent ans plus tôt, ces mêmes contes japonais étaient apparus, probablement pour la première fois dans la culture française, au travers de quelques ouvrages tel la série de livres Les Contes du vieux Japon éditée à partir de 1885 par Takejirô Hasegawa, à Tôkyô, volumes richement illustrés en couleurs par le peintre Eitaku Kobayashi et traduits en plusieurs langues dont le français par Joseph Dautremer. Destinés aux étrangers vivant au Japon, ces livres imprimés sur du papier crêpe « chirimen-bon » étaient également exportés vers les pays auxquels leur traduction les destinait.
Malgré leurs caractèristiques culturelles intrinsèques aux mythes et au folklore du pays, certains de ces contes puisent plus ou moins à la source d’autres contes venus du continent. Les fables d’Esope notamment, arrivées dans l’archipel en 1592 avant que celui-ci ne devienne plus ou moins hermétique au monde, s’insinuèrent quelque peu dans l’imaginaire nippon pendant cette période. Parmi quelques exemples que l’on peut noter, il y a évidemment Urashima Tarô dont le concept temporel est proche de celui de la légende irlandaise de Oisín ou de celle chinoise de Ranka et qui se retrouve notamment dans l’histoire de Rip Van Winkle de Washington Irving. Il y également Issun Bôshi (Le garçon d’un pouce) faisant écho à Tom Pouce, personnage anglais dont on retrouve moult variations de par de nombreux pays, ainsi qu’une des histoires mettant en scène Ooka Tadasuke « l’affaire de l’odeur volée » rappellant entre autres sources celle du « mendiant et de l'aubergiste » de Nasreddin Hodja.
La compagnie Kakazhiza a également produit, pour le Nouvel An de 1973 pour la NHK, le court métrage de silhouettes La Princesse Lumière (Kaguya-hime), adaptation du célèbre conte du coupeur de bambou (Taketori Monogatari, titre orginal de ce court). Celui-ci est présenté l'année suivante en France au Festival international de télévision de Monte-Carlo et diffusé peu après, le vendredi 26 décembre 1975 sur une chaîne de télévision francophone, à savoir la Télévision suisse romande (il est toutefois possible qu’une diffusion a pu avoir lieu sur FR3, voire également à la télévision québécoise). Ce fut ainsi, probablement, la première incursion de la compagnie Kakashiza dans l’hexagone.
Concernant encore ce court métrage, il a peut-être été réutilisé et diffusé en tant que 30ème épisode de la série des Contes du folklore japonais sous le titre « Kaguya-hime », toutefois cela reste à confirmer en l’absence d’un visionnage comparatif (sa durée correspond à celle de deux épisodes de la série). Cette histoire fait également partie du répertoire scénique de la compagnie Kakashiza (depuis 2007), au même titre que Kikansha Yaemon (Yaemon la locomotive, en 1970) de l’écrivain Hiroyuki Agawa, Tsuki no Usagi (Le lapin de la Lune) et Fuku no Kami to Binbô Gami (Le dieu de la bonne fortune et le dieu de la pauvreté) en 1983 et ayant été précédemment adapté pour le second conte dans la série sujet de cette fiche, Princesse Arete (en 1997) d’après le conte illustré de Diana Coles, Le Petit Prince (en 2005) d’Antoine de Saint-Exupéry ou encore Le Magicien d’Oz (en 2014) de Lyman Frank Baum.
La compagnie du théâtre d’ombres Kakashiza a, dès ses premières années d’existence, réalisé des oeuvres de silhouettes pour la télévision. C’est ainsi que fut produit pour la NHK, dans les années 50, quelques ouvrages d’adaptation tels Aladin ou la Lampe merveilleuse, Heidi de Johanna Spyri, L’Aiguille creuse de Maurice Leblanc, ou encore Le Fil de l’araignée de Ryûnosuke Akutagawa, nouvelle précédemment adaptée par Noburô Ofuji (1900-1961, l’un des grands artistes japonais ayant usé des ombres avec maestria). Sans famille d’Hector Malot fut également adapté en 1955 par ce même théâtre et l’on peut voir dans le générique de fin de l’adaptation du même roman par Osamu Dezaki comme une référence au Rémi de silhouette de la compagnie Kakashiza.
Enfin, signalons que quelques années plus tard, en 1988, le réalisateur français Jean-Loup Martin s'inspirera de cette série (et celle des contes de Grimm) de la compagnie Kakashiza pour concevoir la série Les Contes Magiques.
Remerciements à Godai pour avoir mis à disposition les enregistrements en version française des épisodes Le chasseur de canards et La théière enchantée dont sont extraits les images de cette fiche, aucune édition DVD n'existant à ce jour.
Liste des épisodes
Quelques titres d’épisodes de la version française
Le chasseur de canards
La théière enchantée
Le chien du laboureur
L’île aux ogres
Les mille plumes de la grue
La récomprense des bons génies
Le chasseur et le pêcheur
La puissance du vent et du soleil
Quelques autres titres d’épisodes de la VF
(source : Inathèque, diffusion de 1995)
Le nez du lutin
Le grand prêtre
Le moulin magique
La perle mystérieuse
L’île engloutie
Le mille-pattes géant
La magie
Le serpent à huit têtes
Le sortilège
Le défi
Le Dieu minuscule
Le charpentier et l’ogre
Le renard et la loutre
Le mauvais garçon et la jolie fille
Les voyageurs et le cheval
Le portrait d’une femme
Le trésor des rats
Le tambour magique
La princesse brillante
La princesse et l’esprit de l’arbre
Le rêve du jeune serviteur
Le lion et le singe
Le jeune fermier et le tonnerre
Le bûcheron
Le rêve du boulanger
La fée et le monstre
Le jeune prêtre
La chambre secrète
Dans l'attente de vous proposer la liste complète des titres de cette série lors de sa diffusion sur FR3, voici pour l'heure la transposition française de la liste originale japonaise : Contes du folklore japonais.
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Doublage
Voix françaises (Studio Murphilm) :
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