Redline

Tous les cinq ans, sur la planète Dorothy, a lieu la célèbre course automobile Redline. À bord d’engins motorisés modifiés pour atteindre les vitesses les plus démesurées, les meilleurs coureurs prennent part à cette course infernale où tous les coups sont permis. Seul objectif : remporter la victoire. JP dit "le gentil" est l’un de ces coureurs, mais jusqu’à présent il n’a guère brillé. Entraîné malgré lui dans des histoires de trucage des paris en compagnie de son associé Frisbee, JP se laisse toujours distancer au début avant d’accélérer dans les dernières minutes grâce à un détonateur ultra-perfectionné inclus dans le moteur, puis finit par perdre peu avant la ligne d’arrivée. Mais aujourd’hui, JP en a assez. Lorsqu’il apprend qu’il est quand même sélectionné pour la Redline parce qu'il a les faveurs du public, il décide de remporter la course à tout prix et de casser ainsi cet image de "gentil" qui lui colle à la peau.

Dès le départ, Redline frappe par son graphisme mélangeant des traits typiques de l’animation japonaise avec une esthétique proche des comics voire de certaines bandes-dessinées européennes. L’ambiance des courses automobiles et l’effet de vitesse habituellement ressenti est très fidèlement retranscrit grâce à un rythme dynamique et nerveux, allant jusqu’à déformer les visages et les corps des personnages durant les scènes-clés. Malgré un scénario assez convenu, le film reste passionnant à suivre jusqu’au bout et son style original ainsi que sa mise en scène ambitieuse ne laissent pas le spectateur indifférent. De plus, le héros rappelle un peu Spike, le héros de Cowboy Bebop, de par son charisme débordant.
Le réalisateur s’est également pris la peine de développer un univers plutôt original fréquenté par une population mixte formée à la fois par des animaux anthropomorphes, des extraterrestres et des êtres humains.

Réalisée aux studios Madhouse, la production du film s’étala sur sept ans. Initialement prévu pour être diffusé durant le Festival d’Animation d’Annecy, le film sera finalement diffusé en avant-première au festival de Locarno le 14 août 2009. Les retards de la production obligèrent également les studios à repousser la date de sortie au Japon jusqu’en octobre 2010. Au final, le film n'a pas très bien marché au Japon (il fut diffusé dans seulement 56 salles, en comparaison Arrietty du studio Ghibli fut diffusé sur 447 salles).

Redline a été réalisé par Takeshi Koike (qui s’est notamment illustré sur le chara-design de la série Mine Fujiko to iu onna, dérivée de l'univers de Lupin III, et sur l'un des segments d'Animatrix), dont il signe également le story-board et la direction d’animation. Avant de réaliser ce film, il travaillait sur le pilote de Afro Samurai, un projet de film qui fut finalement réalisé sans lui et sous forme de série. Les prémisses de Redline se trouvent aussi dans une série d'OAV nommé Trava: Fist Planet que Koike avait réalisé en 2003, les 2 personnages de cette série font d'ailleurs une apparition dans le film.

Au total, la production du film nécessita plus de 100.000 dessins tous réalisés à la main, ce qui est peu commun pour un film d’animation actuel où l’emploi de l’ordinateur s’est imposé un peu partout. Le résultat est en tout cas incroyable et mérite vraiment le coup d’œil.
À noter que le film a remporté le prix spécial du jury aux Utopiales de Nantes.