Jojo's Bizarre Adventure (OAVs 1)

Dans un monde étrange, le jeune Jotarô, son grand-père Joseph et les compagnons qu'ils se sont fait au cours d'épiques aventures, parcourent l’Égypte à la recherche de Dio, un être perfide et inquiétant.
Si Jotarô est sur la piste de ce dernier, c'est pour en fait sauver sa mère, Holly, dont l'âme est entre la vie et la mort et seule la mort de Dio pourrait la tirer d'affaire...

Il faut dire que Dio et la famille Joestar sont ennemis depuis des générations. Dio est devenu une sorte de vampire immortel depuis qu'il a dérobé le corps de Jonathan, l'ancêtre de Jotarô, pour y fixer sa tête ! Mais aujourd'hui, il revient d'entre les morts pour consolider son invulnérabilité et éliminer définitivement les descendants de Jonathan Joestar.
Un pouvoir particulier sommeille toutefois en tous nos héros ; les stands, sortes de manifestation psychique du subconscient du "porteur" aux caractéristiques redoutables. Lorsqu'un stand se manifeste pour protéger son double humain, il démontre une efficacité terrifiante lors de combats impitoyables. Jotarô dispose ainsi de Star Platinum, un des stands les plus redoutables qui soient, à la force herculéenne et à la vision accrue. Si ses amis qui l'accompagnent, Joseph, Polnareff, Kakyôin et Avdol possèdent tous un stand aux capacités propres, c'est aussi hélas le cas de Dio, caché quelque part dans une forteresse secrète du Caire et dont la réputation fait frémir tous ceux qui en ont entendu parler...
L'histoire commence alors que nos héros reçoivent l'aide curieuse d'un nouvel allié, le chien Iggy porteur d'un stand étonnant. Ils vont être confrontés aux derniers sbires de Dio et leurs stands mystérieux, dont ils devront comprendre la nature, avant d'enfin parvenir au vampire, découvrir l'ampleur de son pouvoir et espérer mettre un terme à cette joute qui dure depuis des siècles...

Jojo's bizarre adventure est à la base un manga fleuve débuté en 1986 et qui, à l'heure où j'écris ces lignes, compte plus de 100 volumes et n'est toujours pas terminé. Il a ceci dit la particularité et avantage de se décomposer en différentes parties, lesquelles font le focus sur la famille Joestar, de génération en génération, avec un héros différent pour chacune et pouvant se lire de façon indépendante... La partie qui nous intéresse ici est justement l'adaptation de la conclusion d'un des plus célèbres arcs du manga : la troisième partie qui raconte le combat de Jotaro contre Dio, l'ennemi mortel des Joestar depuis la première partie du manga, et donc depuis la première génération...

Ces 6 OAV racontent donc l'épilogue d'une longue histoire et nous plongent dès le début au coeur de l'action. Dans la fin de la première partie du Manga, Dio, l'ennemi de la lignée Joestar, disparait dans les océans avec le corps de son rival Jonathan Joestar. La seconde partie du manga (volumes 5 à 12) a pour héros Joseph, petit-fils de Jonathan. La troisième partie voit donc annoncer le retour de Dio, sur la troisième génération de Joestar puisqu'ici, Joseph est désormais grand-père et c'est son petit fils, Jotaro, qui devient le héros. C'est aussi dans cette saga cruciale que les Stands font leur apparition...Mais bien entendu, après le final contre Dio au volume 28, le manga enchaîne sur la quatrième génération...

L'originalité de l'histoire vaut pour ces fameux Stands, sortes de doubles psychiques conférant un pouvoir particulier au "porteur" et engendrant des combats particulièrement novateurs. Car Jojo est loin d'offrir des affrontements classiques à base de coups de poing ou de boules de feu. Ici, l'intellect et l'ingéniosité sont prioritaires et offrent des épisodes d'anthologie, au suspense haletant, que ce soit lorsque l'équipe Joestar doit affronter un Stand d'eau aveugle et se repérant au moindre bruit pour fondre et déchiqueter ses adversaires, ou pour vaincre le Stand d'un joueur tricheur à l'esprit calculateur... A ce titre l'épisode 3, avec d'Arby, est de loin considéré comme le meilleur de toute la série d'OAV... On tremble réellement avec les héros, et on s'impatiente de savoir comment ils vont vaincre l'ennemi et à quel prix. Peu de séries d'action peuvent revendiquer une telle mise en scène et des combats si originaux.

Le manga dispose d'un graphisme particulier. Ce design est plutôt fidèlement adapté pour ces OAV, et rappelle vraiment par moments celui des héros de Ken le survivant, dont Hirohiko Araki ne peut définitivement pas nier l'influence. Les visages, les musculatures... Tout évoque Kenshirô et son univers, jusque dans les postures parfois déséquilibrées, improbables et esthétiques des lutteurs, évoquant par moments les formes longilignes et cassées des peintures torturées d'Egon Schiele...
La violence est également au cœur des OAV. Plutôt gores, ces épisodes ne font pas dans la dentelle et ne nous épargnent pas des morts atroces et très détaillées graphiquement. A ce titre, le décès de certains personnages est parfois même écœurant et triste..

7 ans après ces OAV, une seconde série est mise en chantier, toujours au Studio APPP, mais forcément avec de nombreux changements, en premier lieu d'ordre graphique. Pour ces nouveaux épisodes, il a été choisi de raconter... le début de la saga mettant en scène Jotaro ! En fait, ces épisodes-là proposent le début de la quête du héros jusqu'au début du premier épisode des OAV chroniquées dans la présente fiche ! Si bien que, à l'instar de la saga Star Wars, les OAV les plus récentes peuvent être vues avant les OAV les plus anciennes et, malgré une différence visuelle nette due à l'écart des années de réalisation, permettent ainsi de visionner une saga de 13 épisodes dans un suivi chronologique parfaitement cohérent.
C'est l'option que choisira d'ailleurs l'éditeur Déclic Images lorsqu'il acquiert pour la vidéo Jojo's bizarre adventure : Il proposera en un seul coffret toute la saga, en commençant par la seconde série d'OAV, pour enchaîner par les plus anciennes. L'éditeur fera doubler le dessin animé quelques années plus tard en vue d'une réédition collector.

Jojo's bizarre adventure compte parmi les grands titres d'action, et parmi les plus originaux quand on évoque la partie avec les Stands. Preuve de son succès, David Production (studio de l'ex-président des studios Gonzo) proposera en 2012 une série TV qui racontera les deux premières générations... mais aussi une relecture de la troisième.
Pour l'anecdote, Jojo fourmille de clins d’œil et références. Les noms de certains personnages font directement référence à des personnalités : Dio est le nom d'un illustre chanteur de heavy metal (ex chanteur de Black Sabbath), tandis que le français Polnareff est un hommage rendu à Michel Polnareff. Le nom de Jojo est un diminutif pour stipuler que le prénom et le nom des héros comportent chacun cette syllabe. Enfin énième clin d’œil à Ken le survivant : le "Ola Ola Ola" accompagné de coups de poings de Star Platinum évoque bien sûr le "Atatatata" de Kenshirô...