Fiche technique
Nom original | Lupin sansei : Dead or Alive (ルパン三世 DEAD OR ALIVE) |
Origine | Japon |
Année de production | 1996 |
Production | TMS Entertainment, NTV, YTV, VAP |
Durée | 100 minutes |
Auteur manga | Monkey Punch |
Réalisation | Monkey Punch, Hiroyuki Yano (co-réalisateur) |
Production | Tadahito Matsumoto, Chûji Nakajima (2), Hidehiko Takei, Kazumitsu Ozawa |
Scénarii | Kanji Kashiwabara |
Story-boards | Hiroyuki Yano, Jun Kawagoe, Toshiya Shinohara, Yûji Himaki |
Animation | Noriyuki Fukuda, Masami Gotô, Kimiaki Nagumo, Minoru Maeda, Wataru Abe, Haruhito Takada, Kenji Kajiwara, Yasuomi Umetsu, Hidetoshi Namura, Susumu Nishizawa, Terumi Mutô, Takashi Yamamoto, Nobuyoshi Sôzaki, Yoshiharu Wakayama, Mikihiko Andô, Katsuya Yamamoto, Minefumi Harada, Ako Kagiyama, Takahiro Kimura, Hiromitsu Morishita, Tôru Yoshida (2), Tomoaki Sakiyama, Yûki Kinoshita, Yutaka Kawasuji, Hideaki Matsuoka, Masahiro Sekino, Yoshihiro Kitano, Hitoshi Kagiyama, Yoshie Sakata, Kunio Katsuki, Masayuki Yagi, Makoto Itô, Takayo Nishimura, Ichirô Ogawa, Mitsuru Obunai, Hiromi Yokoyama, Kazuo Watanabe, Kimiko Tamai, Chiyoko Takahashi, Mitsuru Soma, Takeshi Shirato, Takao Yoshino, Hiroki Abe, Masaki Hosoyama, Masakazu Okada, Mariko Aoki, Shigemi Aoyagi, Hiromasa Ômichi, Hiroshi Kanazawa, Sawako Yamamoto, Masaji Takeda, Shinsuke Terasawa, Norifumi Okuyama, Yasuo Hoshina, Sôichirô Matsuda, Hiroyuki Horiuchi, Takahiro Gotô, Hiroaki Nakajima, Seiji Muta, Toshiya Yamada, Takashi Sano, Miyako Nishida, Kaori Kasuga, Kengo Kunieda, Shinya Tateyama, Tamako Miyanishi, Fumiko Yoshida |
Planning | Hidehiko Takei |
Chara-Design | Marisuke Eguchi |
Mecha-Design | Isamu Imakake |
Direction de l'animation | Masahiko Murata, Yasuhiro Seo, Takahiko Shôbu, Mamoru Sasaki (2), Susumu Yamaguchi (assistant), Kazuhiko Tamura (assistant), Tatsuo Yamada (assistant), Takahiro Umehara (assistant) |
Superv. en chef de l'anim. | Marisuke Eguchi |
Direction artistique | Toshihisa Tôjô, Kazuhiro Arai |
Direction du son | Satoshi Katô |
Direction de l'écriture | Jun'Ichi Iioka |
Décors | Yasushi Nakamura, Mariko Toyama, Tomoko Sasaki, Kôki Nagayoshi, Eiji Takahashi, Michiyo Akutsu, Noboru Tatsuike, Michiyo Matsuda, Hiroshi Washizaki, Hiroyuki Tsubaki, Yûji Nabeya, Kenji Katô, Hisayoshi Takahashi, Hideki Nakamura, Masahiko Tanaka, Yaoki Kakimoto, Ayumi Iino, Takashi Honda (2) |
Chef coloriste | Terumi Kobayashi, Yasuji Fuefuki |
Montage | Takeshi Seyama |
Direction photographie | Hajime Hasegawa |
Musiques | Takayuki Negishi, Yûji Ohno (thème principal) |
Adaptation française | Hélène Monsché |
Direction de doublage | Danièle Hazan |
Gén. VO interpreté par | media youth |
Editions
Sortie en DVD | Juin 2007 (Dybex) |
Synopsis
Jigen, Goemon et Lupin se retrouvent sur l’île imaginaire de Zufu dirigée depuis deux ans par la dictature militaire du général Kubikari. Le roi précédent a fait transférer une quantité impressionnante d’or sur une île voisine de Zufu, mais dont l’entrée est gardée par des nanomachines, dernière technologie développée par les scientifiques de Zufu, sortes de robots qui n’apparaissent que lorsqu’un intrus franchit la zone interdite. Le seul qui pourrait suspendre la sécurité et ainsi parvenir jusqu’au trésor est Panish, le fils unique et héritier de l’ancien roi, mais il a été exécuté il y a deux ans sous les ordres de Kubikari. Du moins est-ce la version officielle, car un sosie de Panish réapparaît en ville et reprend contact avec Oleander (dite Ole), sa fiancée et agent secrète au service de Kubikari, pour lui annoncer qu’il dirige la résistance et travaille pour renverser le général. De son côté, en tentant d’enlever la princesse Emerah, fille du défunt roi désormais retenue en otage par Kubikari, Lupin se retrouve en fâcheuse position et voit sa tête mise à prix : recherché mort ou vif !
Commentaires
Mort ou Vif est un long-métrage un peu à part dans la longue filmographie consacrée à Lupin III. Sorti un an après Adieu Nostradamus, il est dirigé par Monkey Punch en personne, l’auteur du manga d’origine. Publiée de 1967 à 1972 – avant de connaître une suite (Shin Lupin III) entre 1977 et 1980 – l’œuvre d’origine a connu plusieurs évolutions différentes en fonction des humeurs de son auteur : d’abord présenté comme un pastiche des aventures d’Arsène Lupin où le protagoniste, vêtu comme un gentilhomme plutôt aisé, fréquente la haute société nippone empêtrée dans des affaires de meurtre ou à scandale, le manga prend bien vite un virage différent en confrontant Lupin à différents criminels tous hauts en couleur, le tout dans des aventures sombres et parodiques rappelant James Bond et les films de gangsters des années 30. L’humour du manga est directement inspiré du magazine Mad et notamment des œuvres de Mort Druker, dessinateur et caricaturiste américain réputé pour avoir parodié avec talent nombreux films cultes et show télévisés. Dans Shin Lupin III Monkey Punch revient à un humour plus cartoonesque assez proche de la deuxième série TV, mais avec des références beaucoup plus égrillardes où Lupin ne se contente plus de lorgner sur les belles formes de Fujiko mais passe carrément à l’acte !, sans compter des fins en queue de poisson et des situations brisant très souvent le quatrième mur.
Jusqu’à présent, le dessinateur s’est dit globalement satisfait des adaptations animées sur son personnage – bien qu’il regrette le ton enfantin du Château de Cagliostro – mais lorsque sort Adieu Nostradamus en 1995, Monkey Punch en est très déçu et estime que le film n’a absolument plus rien à voir avec sa création. Les producteurs du prochain long-métrage, Mort ou Vif, n’ayant pu trouver de réalisateur dans les temps impartis (le film sera terminé en seulement 5 mois), lui proposent alors de diriger le film. Monkey Punch, qui avait peu d'expérience dans l'animation (il avait juste travaillé sur le concept de la série Sous le signe des mousquetaires), accepte contre son gré et décide de revenir aux sources du personnage, à l’époque des premiers chapitres. Cette fois-ci, beaucoup moins de gags cartoon (même si l’humour reste présent) mais un univers violent, une ambiance inquiétante et un scénario surréaliste (avec un renversement inattendu de situation finale). Cependant, devant la charge de travail et les difficultés dans la réalisation du projet, Monkey Punch réalise uniquement les séquences d’ouverture et de fin avant de confier la suite au réalisateur assistant Hiroyuki Yano. Monkey Punch garde de mauvais souvenirs de cette expérience et n’aime pas beaucoup en parler dans ses interviews, mais il ajoute avoir beaucoup appris de cet essai en tant que réalisateur. Par la suite, il continuera de travailler sur certains projets d’animation (inédits en France), notamment en tant que chara-designer.
Mort ou Vif est généralement considéré comme l’adaptation la plus adulte consacrée au personnage de Lupin III parmi celles disponibles en France (même si le premier film allait déjà un peu dans ce sens). Les ennemis y sont violents et immoraux, n’hésitant pas à torturer leurs hommes ou leurs otages dès qu’ils n’ont plus besoin d’eux ; quant à Lupin, il n’est pas présenté comme un justicier désintéressé protégeant les faibles et épargnant ses ennemis car ses motivations réelles ainsi que ses actes contre le régime de Zufu restent ambigües jusqu’à la révélation finale. Il a ici un tempérament plutôt mauvais garçon, aime traîner dans les endroits mal famés la nuit et son génie du déguisement est resté intact ; en revanche, contrairement au manga et à la plupart des adaptations animées, il ne se montre pas très entreprenant avec la gente féminine. Si le film tente de suivre dans les grandes lignes le style du dessinateur, on constate des divergences de ton entre les séquences réalisées par Monkey Punch et la suite du long-métrage. En particulier la romance centrale du film qui s’éloigne complètement des relations hommes/femmes dans le manga d’origine où les femmes utilisent surtout les hommes soit pour les dépouiller soit pour obtenir quelque chose en échange, mais rarement par amour (sauf rares exceptions). De plus, le personnage d’Oleander, qui a tendance à voler la vedette à un Lupin plutôt effacé, s’écarte beaucoup des personnages féminins apparaissant dans le manga - Fujiko en premier - malgré son caractère fort et sa détermination. Fujiko, justement, est présentée ici sous les traits d’une femme indépendante n’hésitant pas à infiltrer l’ennemi pour obtenir le même butin convoité par Lupin, quitte à se mettre dans des situations dangereuses. Zenigata quant à lui s’éloigne de l’inspecteur maladroit et bouffon présent dans pas mal d’adaptations animées ; présenté comme un policier très sérieux, intelligent, costaud et même arrogant, il n’hésite pas à collaborer avec les ennemis de Lupin, bien que ces derniers ne soient pas très respectueux de la Loi. Le film intègre cependant une scène récurrente des adaptations animées où Zenigata culpabilise d’être enfin parvenu à arrêter Lupin, un trait de caractère qui n’apparaît jamais dans le manga où Zenigata est un personnage peu ouvert aux sentiments (mais pas insensible non plus) et surtout impitoyable vis-à-vis de Lupin. Lupin et ses comparses Jigen et Goemon apparaissent finalement peu dans le film, même si une explication nous est donnée à la fin.
Ces divergences entre les deux séquences réalisées par Monkey Punch et celles dirigées par Hiroyuki Yano sont souvent reprochées au film, en particulier par ceux qui s’attendaient à une véritable retranscription du manga à l’écran, d'autant que le scénario, parfois incohérent, se termine en queue de poisson avec une révélation finale qui laissera pantois le spectateur non averti. De plus, comment ne pas sourire lorsqu'on nous parle de nanomachines en nous montrant des disquettes et des ordinateurs des années 90 ! Le chara-design des personnages ne reprend pas le graphisme du manga de 1967, ni celui de 1977, mais s’inspire du style de dessin employé par l’auteur dans les années 90 sur diverses illustrations pour des magazines, des posters ou des rééditions de mangas. Pour la première fois, les musiques n’ont pas été confiées au compositeur Yûji Ohno (qui signe tout de même le thème d'ouverture), mais à Takayuki Negishia, qui aussi composé la BO du téléfilm Le secret de Twilight Gemini, produit la même année. Enfin, on notera l’insertion d’images de synthèse pas forcément réussies (à l'époque cette technologie n’en était qu’à ses débuts).
Pour l’anecdote, durant la scène où le prince Panish appelle le peuple de Zufu à la rébellion, on peut apercevoir parmi les différentes chaînes de retransmission le personnage de Cobra, mais aussi le héros de Cyborg 009 et celui de Paul le pêcheur !
Le film a été directement édité en vidéo par Dybex, plus de dix ans après sa sortie au Japon, dans une édition regroupant Mort ou Vif et Adieu Nostradamus. Ce fut la dernière sortie de Dybex consacrée au personnage, alors que quatre autres téléfilms, répartis sur deux media books (avec un livret d’informations intégré au digipack), étaient encore prévus. Mais l’échec des précédents téléfilms, en partie lié au changement de comédiens pour la version française mais aussi à une publicité quasi inexistante, a persuadé Dybex d’abandonner le format media book pour les deux derniers films et de renoncer à sortir les autres téléfilms toujours inédits. À l’heure actuelle, il manque toujours quatre téléfilms (réalisés entre 1997 et 2000) parmi ceux licenciés à l’époque par Dybex.
Doublage
Voix françaises (Studio Chinkel) :
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