Dragon Ball Z Kaï

Il y a bien longtemps, le puissant Baddack fut exterminé par le tyran Freezer, qui entendait bien se débarrasser de la race des Saïyen qui seule pourrait peut-être s'opposer à lui. Mais Baddack avait eu un enfant, un bébé que ses compagnons eurent le temps d'expédier hâtivement vers une lointaine destination : la Terre.
Bien des années ont passé. Le bébé est devenu un jeune adulte, Son Goku, et s'est marié à Chichi avec laquelle il a eu à son tour un petit garçon, Son Gohan. Avec ses nombreux amis, des maîtres du combat rencontrés lors de son enfance et son adolescence, il apprend peu à peu ses origines lorsqu'il fait face à Raditz, un Saïyan, comme lui. Les Saïyen survivants du précédent carnage, se sont ralliés à Freezer. Il s'agit d'un peuple belliqueux et puissant et Son Goku va entreprendre un difficile combat contre eux : Raditz, puis Nappa et le terrible Vegeta.
Au terme d'une éprouvante aventure, Son Goku va faire face à son destin et enfin s'opposer à Freezer sur la lointaine planète Namek. Mais ce n'est pas tout, puisqu'une fois ces péripéties terminées, notre héros et ses amis devront affronter la menace des cyborgs, de puissants robots conçus pour les détruire, et la créature Cell, arme absolue censée anéantir Son Goku une fois pour toute... Heureusement, ils peuvent compter sur la puissance des sept dragon ball, qui une fois réunies font apparaitre le dragon Shenron qui exaucera leurs voeux.

S'il est bien une série japonaise dont le succès ne s'est jamais étiolé, c'est bien Dragon Ball Z. Multi-diffusé depuis sa première apparition, le dessin animé s'est constitué des légions de fans dans le monde entier et on ne compte plus les produits dérivés et les rééditions du manga originel, dont les ventes ne se sont jamais taries depuis l'explosion de la série en France lors de la grande époque du Club Dorothée !
Malgré ce record de longévité, et la popularité toujours présente, la Toei Animation décide en 2009 de rajeunir sa série phare. Dragon Ball Z Kai ("Kai" pour "modifié", "amélioré", "alternatif"...) est le résultat de cette refonte du DA classique de nos jeunes années.

En effet, plutôt que d'opter pour la mise en œuvre d'un remake ou d'une nouvelle série, Toei réexploite le dessin animé d'origine, le propose en HD (couleurs plus vives, dessins plus nets) et le rend plus fidèle au manga. Cela sous-entend donc de larges raccourcis : Exit les nombreux épisodes "bouche-trous" de Dragon Ball Z et les batailles interminables sur une vingtaine d'épisodes, ici, tout est désormais plus rapide et plus conforme à la bande dessinée de Toriyama.

Le producteur en profite pour corriger des erreurs ou fautes de goûts auxquelles on assistait comme la couleur des cheveux et des vêtements de Vegeta lors de sa première apparition, et quelques autres détails. De nouveaux génériques sont également réalisés, ainsi que de nouvelles musiques de Kenji Yamamoto mais qui furent très critiquées (on a parlé de plagiat) tant est si bien que Toei remit au final la bande son de Kikuchi que nous connaissons bien. Enfin, des éléments du téléfilm de Baddack furent incorporés au premier épisode de Dragon Ball Kai, pour plus de lien et de cohérence avec l'histoire.

Malgré toutes ces bonnes intentions, les ajouts/corrections ne sont pourtant pas toutes approuvées des fans : certaines scènes gores jugées trop violentes sont supprimées au profit de plaies grises sur le corps et de procédés pour masquer le trop de sang de certains plans. D'autres éléments ont été gommés par informatique (doigts d'honneur, le sexe de Son Goku enfant...) et certains éléments redessinés. Aux USA, Mr Popo, un personnage noir, a même été coloré en bleu ! Au final, la saga de 291 épisodes originelle est réduite à 98 épisodes (dont le dernier ne sera pas diffusé au Japon, étant à l'origine prévu le jour de la catastrophe de Fukushima)... Il faut toutefois préciser que la partie concernant Buu n'a pas été adaptée dans un premier temps pour Dragon Ball Kai. Cette série adapte donc les 199 premiers épisodes de DBZ. Ce ne sera qu'en 2014 que l'arc Buu est mis en chantier pour terminer la série (qui porte désormais le sous-titre "The Final Chapters"). Cette partie est moins condensée puisque 69 épisodes sont réalisés à partir des 92 épisodes d'origine (étrangement, les Japonais auront 8 épisodes "fillers" de moins). De plus, une nouvelle bande-son a été réalisée et cette fois nous l'avons également eue en France.

En France, la série sera d'abord diffusée en VOST avant de rapidement se voir proposer un doublage qui a la bonne idée de réutiliser les voix d'origine de la première série, parmi celles encore actives, dans une version fidèle à la VO. Plus de "super guerriers" ou de "Satan petit coeur", les personnages ont donc pour la première fois leurs noms originaux.
Malgré tout, certains passionnés revendiquent bouder cette version, préférant le charme et la nostalgie (avec ses épisodes aux combats interminables, sa VF aux termes approximatifs ou adaptés et autres rajouts, comme la saga Garlic) du dessin animé originel. Pour beaucoup en effet, cette version Kai (à laquelle on a rajouté un Z au titre, absent du titre japonais) n'est qu'une manœuvre commerciale et sans grande âme de Toei pour faire perdurer un hit qui n'en avait, peut-être, pas tellement besoin.

Quoi qu'il en soit, Dragon Ball Z Kaï aura largement contribué à relancer les aventures de Son Gokû et de ses amis au Japon et dans le reste du monde, si bien que de nouveaux films ont été réalisés pour le cinéma (Battle of Gods en 2013 et Fukkatsu no F en 2015), bientôt suivis par une toute nouvelle série : Dragon Ball Super.