Diffusions
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | Septembre 1994 (Canal J) |
Rediffusions | Juillet 1995 (Canal J) |
Synopsis
Pow Wow est un jeune enfant amérindien dont les aventures humoristiques sont liées aux éléments de la nature, eux-mêmes étant attachés aux traditions des indiens d'Amérique. Il vient souvent en aide aux petits animaux rencontrant quelques problèmes, et tente également de résoudre diverses difficultés auxquels lui et les siens sont parfois confrontés. Le chaman de sa tribu est présent, à l'occasion, pour le guider dans ses choix et ses décisions. Parmi ses quelques amis que l'on découvre au fil des épisodes, il y sa petite copine Pow Wee pour laquelle son cœur bat, ainsi que quelques représentants de la faune nord-américaine.
Commentaires
Dans les années 1950, le cinéma étasunien, et plus particulièrement le western, commençait à créer pour certains de ses personnages représentant des ''indiens'', des humains à la psychologie plus élaborée que celle du traditionnel guerrier sauvage (La flèche brisée de Delmer Davis en 1950, La captive aux yeux clairs de Howard Hawks en 1952), offrant même parfois le rôle du héros aux amérindiens, toutefois interprété par des acteurs caucasiens, tels pour exemples Robert Taylor et Burt Lancaster respectivement dans La porte du diable d'Anthony Mann en 1950, et Bronco Apache de Robert Aldrich en 1954. Ce qui alors devenait possible sur le grand écran, le fut également au travers du plus petit par l'entremise de cette série d'animation qui, tout en présentant les indiens dans des scénarios reposant sur l'humour, donnait une certaine image positive à ceux-ci, si tant est que ce genre de fantaisie très enfantine puisse abolir certains préjugés raciaux. On restait toutefois dans un registre caricatural, même si plusieurs histoires s'inspirèrent de traditions ou de légendes amérindiennes, notamment liées à la faune, les animaux ayant eu une place prépondérante dans cette culture, de même que l'environnement en général.
Même si visuellement l'appartenance du jeune héros de cette série se rapproche des indiens pueblos de par certains éléments de son habitat, l'ensemble tant à nous indiquer que diverses nations amérindiennes étaient représentées au travers de son identité et de ses aventures, comme par exemple avec le grand chef ressemblant à un Sioux. Aussi, le nom de Pow Wow qui signifie ''rassemblement'' dans le contexte d'une cérémonie ou d'une fête peut souligner ces diverses références, cela étant lié de même à la personnalité de ce petit amérindien toujours prêt à se faire des amis. On notera que le mot ''indien'' défini le personnage, ce qui était encore d'usage à l'époque, même si cela était déjà incorrect du point de vue des intéressés, mais est toutefois encore accepté si l'on y ajouté l'origine. Dans ce cas, le terme amérindien ''Pow Wow'' peut souligner par son utilisation cette appartenance.
Si le petit héros de cette série fait penser quelque peu de par son character design au petit amérindien Little Hiawatha (1938) des Silly Symphony, on est ici fort éloigné du charme de la production Disney qui donnait déjà une certaine image attendrissante et humaniste de l'indien d'Amérique au travers de l'enfant, ou tout au moins un autre regard que celui qui avait cours alors au cinéma.
Après une première et courte production en 1949, sur le petit écran en noir et blanc (sur WNBC, anciennement WNBT channel 4 - New York), la conception de cette série télévisée fut relancée et produite en 1956 en syndication via Screen Gems (Columbia Pictures). Elle fut alors programmée dans le cadre d'une célèbre émission pour la jeunesse outre-atlantique, celle du ''Captain Kangaroo'' diffusée sur CBS ; cette dernière fit la joie de plusieurs générations d'enfants de 1955 à 1984 ! Dans les années 60, entre autre diffusion, Pow Wow sera présent dans le célèbre ''Countdown Carnival'' de Bill Gormly, sur la chaîne WTTG de la Fox, à Washington.
La série Pow Wow Petit Indien fut donc diffusée à partir de 1956, avec à l'écriture de divers scénarios Ben Hardaway pour qui ce fut parmi l'une des dernières œuvres sur laquelle il travailla, la mort l'emportant à l'âge de 59 ans en 1957 (il fit de même avec un certain Woody Woodpecker qu'il co-créa). Outre la petite ressemblance précitée entre Hiawatha et Pow Wow, les artistes de ce dernier puiseront de nombreuses idées dans d'autres créations animées, comme pour exemple flagrant avec l'épisode The magic spigot (Le robinet magique) dont le scénario était signé par Ed Nofziger (Popeye, Mister Magoo). En effet, dans celui-ci, où une sévère sècheresse sévit, la production reprendra certaines idées que Ben Hardaway avait mis en scène – notamment l'effet de la chaleur sur la végétation... – dans Sioux Me en 1939 pour Leon Schlesinger et la Warner. Par ailleurs, ce dernier court-métrage d'animation cité et titré en français Sioux plaît ! connu une autre variation en 1965 avec l'épisode Sioux Me de Woody Woodpecker intitulé en français D'la pluie, sioux plaît !. On trouve également le thème de la sécheresse et la tentative de faire venir la pluie en 1942 dans Indian Beatnik (Boogie Woogie Sioux, une production de Walter Lantz), avec justement Ben Hardaway au scénario, dont quelques gags influencés par son précédent Sioux Me seront aussi repris et réadaptés dans cet épisode sus-mentionné de Pow Wow.
La série de ce Petit Indien était réalisée par Samuel ''Sam'' Singer (1912-2001) qui, quelques mois plus tard, en 1959, créera la série de Bucky et Pepito (diffusée en France, sur FR3, en 1982 puis 1986-87-88). Peu encore coutumier de telles productions pour la télévision (même si les premières expériences furent lancées à la fin des années 40, comme avec Crusader Rabbit de Jay Ward), les téléspectateurs américains découvrirent au travers de ces séries qui furent parmi les premières pour ce format (dans les années 50, ce sont surtout les marionnettes qui sont les stars du petit écran), un procédé qui faisait l'économie d'un certain nombre d'intervalles, avec une animation dite limitée par rapport à celle produite pour le grand écran. Bob Clampett et le studio Terrytoons repris par CBS prendront ce chemin, suivit quasiment dans le même temps par Hanna & Barbera qui, des chefs-d'œuvres cinématographiques se dirigeront vers une production de masse pour la télévision... De l'autre coté du Pacifique, peu de temps après, un certain Osamu Tezuka adoptera pleinement le procédé, tout en le développant et l'enrichissant par de multiples variations pour le résultat que nous savons, à savoir la création des séries d'animation japonaises... Ainsi si l'animation de Pow Pow Petit Indien est bien pauvre – Sam Singer est considéré par certains historiens comme le Ed Wood de l'animation, ce qui avec le temps lui confère quelques sympathies – les décors, certes relativement peu fouillés, voire parfois minimalistes, apporteront une petite atmosphère tout de même agréable comme le seront bien plus ceux, peu après, de Bucky et Pepito. On notera tout de même que certaines qualités artistiques mises en œuvre lors de la pré-production seront peu visibles lors des premières projections en noir et blanc sur le petit écran.
Dans une certaine mesure, la première série télévisée de Yakari (1982, d'après la BD de Derib) adopte une atmosphère assez proche de celle de Pow Wow dans certains points de sa réalisation, de même qu'elle s'imprègne sensiblement et avec humanisme du folklore amérindien. De fait, tout comme Yakari sera lui-même le conteur de ses propres aventures, le dessin de sa bouche restant le plus souvent inanimé hormis quelques mots rattachés au récit narré, les personnages de Pow Wow restaient de même cois, en dehors également de quelques exceptions, ses aventures étant contées par un narrateur.
En France, il semble que Pow Wow n'ait connu que très tardivement une première diffusion – comme pour la Pologne notamment –, cela sur Canal J, sur laquelle repose nos souvenirs. Aussi, nous n'avons pour l'heure pas trace d'une éventuelle précédente diffusion dans la petite lucarne française...
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