Arion

En plein cœur de la Grèce antique, le jeune Arion, fils de Poséidon et de Déméter, est enlevé par Hadès, le dieu des Enfers. Ce dernier connaissant les origines divines d'Arion, compte bien se servir de ses pouvoirs cachés dans le dessein de se débarrasser de ses deux frères, Zeus, qui règne sur les Cieux et Poséidon, souverain des Mers. Au sein des entrailles de la Terre, il entraîne Arion très durement pour en faire un guerrier puissant.

Devenu adulte, il entame un voyage initiatique à travers la Grèce, mise à feu et à sang par les guerres entre Poséidon, qui prévoit d'envahir la Terre, et Athéna, chargée par son père Zeus de briser cette tentative. Durant un combat qui les oppose aux troupes de Poséidon, des cavaliers d'Athéna le font prisonnier et le ramènent auprès de leur maîtresse. Cette dernière décide de sa mise à mort. Arion est sauvé par une de ses jeunes servantes, la belle et muette Lesphina, qui le libère. Ému par la jeune fille mais ignorant les liens qui les unissent, il se promet de revenir la délivrer un jour et parvient jusqu'à Poséidon, dont il croit être le fils. Celui-ci l'accueille à bras ouverts et lui révélé que Lesphina est sa sœur.

Une nouvelle bataille oppose les armées de Poséidon et d'Athéna. Arion parvient à battre Arès, l'allié d'Athéna, mais ne peut atteindre cette dernière qui est sauvée par Apollon et ses pouvoirs surnaturels. Après leur confrontation, il retrouve Hadès qui se félicite de voir ses frères s'entre-déchirer. Fatigué d'être utilisé comme un pion, Arion le met à mort, cependant dans son dernier soupir son ancien maître le maudit. Le soir même, il est pris de fièvre et de visions cauchemardesques et dans un excès de démence, il tue Poséidon. Arion doit s'enfuir tandis qu’Athéna profite perfidement de la mort de Poséidon pour tailler en pièces son armée. Arrivé sur le mont Atos, il rencontre un homme mystérieux appelé le roi lion noir...

Ce film écrit, réalisé et produit par Yoshikazu Yasuhiko faisait partie du cycle Cinémanga (1995). Parce qu'il adapte plus que librement la mythologie grecque, il peut sembler extrêmement brouillon - voire nébuleux - à des occidentaux mais ce qui en fait sa force c'est la richesse de ses thèmes (sentiments incestueux, passions démesurées, soif de pouvoir...). Des thèmes qui sont justement dans la pure tradition des épopées antiques.

Injustement méconnu et déconsidéré chez nous, ce film fait pourtant partie d'un certain âge d'or de l'animation au Japon. Il faut dire que le character design est similaire aux deux premières séries de Gundam (voir les fiches de Gundam et Zeta Gundam) et que la musique de Joe Hisaichi est dans la même veine que celle de Nausicaä.

D'un point de vue technique, le film était très élaboré pour l'époque, même si aujourd'hui il paraîtra daté. Quant au scénario, il est très subtil même malgré quelques longueurs (défaut que l'on retrouve dans d'autres films des années 80 tels que Princesse Millenium).

Il existe un manga en 3 tomes de Yoshikazu Yasuhiko, édité en 2023 chez naBan éditions.